la peur des départs. (habiter le monde)

Publié le 18 Octobre 2007

dans moins d'un mois je serai là-bas. Au Mexique.
Je ne vais d’ailleurs pas AU Mexique, mais DANS le Mexique…


A l'excitation se mêlent les angoisses diffuses. Angoisses de quoi, la voyageuse, l'errante marchant toujours dans le chemin du Dieu Soleil…

Il y a la peur des départs bien sûr.

(L’amour se déchire, le cœur se tend et se durcit, petite pierre glaciale. Je suis encore capable de cesser d’aimer. Le chant si doux des tentations blondes et bleues n’est déjà plus qu’un lointain écho, et quand tout à coup il résonne aux tympans,
je ne pleure même pas.
(quelle tristesse mon amour, je ne pleure même pas…)

 Le corps âme est alors tout un, se dresse solidaire. Comme j’ai aimé pourtant, et non pas combien…)
 
La peur de ne pas trouver ce que l’on a espéré. De ne pas se trouver dans ce que l’on cherchait (Madagascar), de se perdre (encore), de trouver autre chose, qui ne serait pas une surprise, qui serait terrifiant…
(manquer de l'amour qui enivre les réalités.)

La peur des pas qui ne voulant mener nulle part, ne mènent nulle part.
(dead ends)

Pourquoi voulais-je partir déjà.
Par lassitude des abandons quotidiens. Des résignations, des compromissions, des lâchetés. Par écoeurement de l’abattage des viandes que la plupart ne voit pas parce qu'ils ne veulent ni voir ni entendre et le plus souvent parce qu'ils n'existent même pas. Le bruit et la couleur de fond du monde. Gigantesque panneau publicitaire où les gens crèvent et supplient et moi mes nerfs mes nerfs mon cœur
je ne dors parfois pas
les nuits
les jours…
(âmes errantes de ceux qui n’ont pas de PLACE dans le monde, chassées de toutes parts.)

 Je voudrais voir ,là-bas, à travers la violence permanente, le courage à l’œuvre. Je veux je l’avoue, voir la lutte, non pas virile, mais la résistance des corps âmes à l’oppression des temps.

Pourquoi voulais-je partir déjà.
(La chappe est lourde lourde sur le petit corps brun on veut ronger avec les dents mais jamais on ne la voit rétrécir ni s’élimer…)

(Et comme j’aime le monde pourtant. Comme et non pas combien…)

et puis il y a :
« A partir d'un certain point il n'y a plus de retour possible. Ce point, il s'agit de l'atteindre. »
et ce que j’ y avais répondu:
l’angoisse profonde n’est pas là. L’angoisse c’est qu’il n’y ait plus de départ possible.

Le monde doit être encore habitable.

Rédigé par Métie Navajo

Publié dans #nomsdefleurs

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