la prise de l'Odéon (2) - apéritif

Publié le 30 Décembre 2011

 

Mais... la prise de l'Odéon... N'était-ce pas 1968 plutôt?

 

Croisons les fils et tissons le temps.

 

(Fin du premier épisode)

 

Du restau Thaï de la rue du Montparnasse au bistrot de la rue Mouffetard où nous nous sommes souvent vus pour préparer la publication de notre Geste des irréguliers, il n'y a qu'un pas... J'arrive en retard parce que j'ai écrit trop tard, le patron qui me connaît depuis des années et m'a vu (mais sans doute n'a-t-il pas synthétisés  ces éléments en la disparate personne que je suis) corriger des copies d'étudiants de première année de droit, écrire dans mon carnet, apprendre l'alphabet sanscrit, lire le Parisien au comptoir, discuter du livre avec "mon éditeur" des cascades... (et aussi, voilà que ça me revient sans que j'aie envie de m'en souvenir, boire un nombre important de demis avec le premier anarchiste de ma vie, le martial... Mais laissons celui-là endormi dans un coin perdu de la mémoire, il est méchant quand il se réveille... ) me félicite chaleureusement pour mon livre qu'il a lu pendant l'été, et dont il me parle en détails enthousiastes... (Des yeux et des esprits se posent sur mes lignes, des oreilles entendent, des coeurs retiennent... C'est ce dialogue dont parle Liscano, que Nabokov livre dans des formes drôlatiques, qu'on imagine quand on écrit, et qu'on a seul avec soi-même tant qu'on n'a pas d'autre lecteur... Et même quand on en a... ).

Crâne brillant tout au fond du restaurant, la place habituelle... Alors que le prétexte de ce déjeuner est la poursuite du récit de l'Odéon, nous commençons, comme il se doit, par parler d'autres choses... (c'est une erreur au fond, il faudrait toujours commencer par le vif du sujet, et prendre l'apéritif en dessert si on a encore faim...) Or voilà que pendant autres choses apparaît un joli trio beauvaisien de notre connaissance... Moi je ne les ai pas vus depuis que j'accompagnais chez eux le camion du soulèvement populaire d'Oaxaca Mexico, soit un an et demi qui en paraissent dix, ou alors c'était hier... Pas tout à fait, Lucio a grandi et se fait témoin du passage du temps, alors que les deux parents sont au moins aussi beaux que dans mon souvenir... Nous mangeons donc à quatre, et on ne peut pas leur imposer d'emblée la prise de l'Odéon... Des nouvelles de- et de- , Barcelone (Karcelona dit l'ami belge qui ne s'arrête jamais à Ripa) et Paris, Beauvais, les ateliers de la bergerette, plus ancienne ressourcerie de France, qui se voient privés par la Mairie des deux bennes qu'elle leur prêtait et des fonds pour le traitement des déchets de la ville (plutôt amusant non? A croire qu'elle préfèrerait payer plus cher une entreprise privée pour le même travail...). Il paraît que la maire est amatrice de Villepin... Ah oui? L'éditeur des Cascades conseille de lui écrire, après tout, le grand homme ne défend-il pas l'autogestion en clamant que la lecture de Debord est indispensable...? Pas mal, de ces perles d'actualité qui m'avaient échappées... La daube de boeuf est finie, Lucio est trop sage pour prendre un dessert... Passerons-nous à l'Odéon?... C'est qu'ils doivent partir... La fin de 96 donc, reprend la voix des cascades... Non, par chronologie inversée nous en étions arrivés à 68... Ah? Mais 68 je n'ai pas grand chose à te dire, je n'y étais pas, à l'Odéon... Enfin j'y suis passé de temps en temps bien sûr, mais c'est plutôt Untel que tu devrais interroger... (Je sais qu'il va m'en dire quelque chose... Qui prétend que je veux la version complète de l'histoire qu'on trouve je n'en doute pas dans une dizaine de livres et films documentaires et mémoires de nationalités différentes... )  En tout cas je peux te dire qui a lancé le mouvement,  ça je m'en souviens bien, c'est...

 

Ca a donc commencé comme ça, nous on avait rien fait, presque rien, on était à la Sorbonne et...

 

 

Allez, encore un peu de suspense...

 


 


 

Rédigé par Métie Navajo

Publié dans #nomsdefleurs

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L
<br /> Pardonnez-moi l'irritation de mon ardeur qui presse.<br /> <br /> <br /> Le temps qui toujours marche est capricieux il est vrai.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Au plaisir de vous lire,<br /> <br /> <br /> Rassuré<br /> <br /> <br /> Je me retire.<br /> <br /> <br /> Calme.<br /> <br /> <br /> Merci d'accord.<br />
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M
<br /> La suite arrive Mon Sieur, en son temps...<br /> <br /> <br /> merci pour la note musicale.<br />
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L
<br /> Je veux savoir la suite tout de suite moi !<br /> <br /> <br /> Nous la donnerez-vous ma Dame ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Un amoureux indiscret.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Musique : une Romance, interprétée par Pau Casals.<br />
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