morceaux de ma tête sauvage

Publié le 16 Septembre 2008

Tu fais quoi?

"je réalise que je suis à la fois timide et obscène"


Passant éhonteusement avec un livre à la main je me fais comme prévu pincer. Le vigile plus gêné que moi appelle son supérieur plus gêné que lui. Après les avoir entortillés de jolis mensonges mielleux improvisés je propose pour les soulager de payer le livre. Ils n'en croient pas leurs oreilles: Vous voulez bien payer?? (nous complèterons plus tard avec Gambler : Vous voulez payer pour un LIVRE? et nous rions aux larmes, petits plaisirs de  faux voyous). Certes. Je ne veux pas que vous regardiez à l'intérieur de mon sac à dos. Mais je veux bien payer... (POUR UN LIVRE??)


J'ai des amis des amies je suis heureuse de leur bonheur ils n'osent pas être heureux du mien qu'ils trouvent suspect.

Je suis seule souvent souvent entourée.


2666. J'ai rdv gare st-lazare quai Normandie. 21h38. Je n'ai pas mes lunettes. Un grand Mexicain peau foncée se rapproche de moi, je lui souris, il sort de l'intérieur de son blouson de cuir un objet lourd enveloppé dans un sac plastique qu'il me tend. Je le prends. Il monte dans le train, je descends vers la ville.

L'amant basque se souvient de moi qui l'ai oublié et m'écrit joliment :
No se donde situarte ahora mismo en mi vida. Te siento lejos, lejana y, a la vez, te siento en mi pecho. No me agarro a nada, estoy aprendiendo a no atarme a nada ni a nadie
Solo quiero decirte que te cuides, que me escribas cuando tengas ganas, que me gustaria verte, no se cuando, no se donde; que eres una gran mujer, que estoy encantado de conocerte, que caminar juntos ha sido un placer y que espero volver a encontrarme contigo. Que esperaba verte en septiembre y que me gustaria saber como te va, como te sientes, como estas.
Que te mando un beso, fuerte, silencioso


-Noyée dans les doutes, inquiétudes. Je descends au fond de moi-même tout en dedans je dépéris les yeux en dedans tournesol mourant de nuit-
-je ne sais pas quoi faire de-

J'ai la chance insolente de pas seulement attirer les tristes de la terre, mais aussi de belles personnes, des perles dans l'abattoir-écrin (le monde).
Je dis à Gambler : tu rencontres des oiseaux rares.
(Mais peu. Peu de perles et d'oiseaux dans le désert d'ennui)


Qu'est-ce que tu fais sinon?

 et que ce qui est autre réaffirme son existence.
(Marcos)






Je lis, j'écris.




(Je ne l'ai pas oublié, je l'ai laissé à la Boca del Cielo!)

Une femme péruvienne extrêmement belle  nous remercie vraiment remercie la France et les Français les  gens comme nous quand même c'est pas dans tous les pays merci de l'aider là bas on lui a dit tu vas voir ça vaut la peine en France y aura toujours des gens pour t'aider elle a cette peau blanc beurre mat, cette pâleur des peaux foncées elle dit merci aigu dans un rétrécissement de bouche elle n'arrive pas à y croire notre gentillesse c'est notre gentillesse plus que toute la saloperie des préfectures qui va la faire pleurer... Elle est douloureusement belle son expression sa voix me rappellent quelqu'un quelquechose je cherche qui je cherche

Je suis souvent heureuse.

Je lis j'écris parfois je vole des livres.

(C'est le livre des détectives qui a rendu sauvage Ma vie sauvage une enquête qui ne mène nulle part sinon vers d'autres enquêtes mondes où désormais TOUT se questionne)

la vitesse n'a pas de sens on est toujours dans le même paysage

ça t'amuse de voler des livres?

D'ailleurs : mon dieu! quand je pense que j'ai trente ans je deviens sauvage

Soit je veux bien payer. Leur soulagement, ils m'embrasseraient. Le sous vigile m'accompagne à la caisse. Je passe  devant tout le monde. Il m'attend à côté. Il n'a rien compris à mes jolis mensonges. La caissière non plus ne comprend pas. Elle passe le livre sous le lecteur de code barre, j'attends avec ma carte bleue, elle me tend un ticket de caisse (série C-C-C : Code Carte Caisse), je le prends, et le livre, ma carte bleue n'a pas quitté ma main, la file des gens pressés me haït, pas ma faute, ils n'ont qu'à voler des livres ils ne feraient pas la queue et en plus on leur offrirait un ticket de caisse et un sac en plastique...

(Una gran mujer?
MOI?

je suis peut-être le roi des ratés, car je suis sûrement le roi de quelque chose

LES JOURS REDEVIENNENT MARTIAUX

Le sous vigile me raccompagne à la porte qu'il m'ouvre en souriant, je n'oublie pas de sourire aussi à son supérieur. SOURIRES.
SOURIRES. Clink : PUBLICITE :
A la Cnaf maintenant pour un livre volé le même livre offert.


(faut être con pour prêter un livre, faut être encore plus con pour le rendre; proverbe mexicain)


Oui franchement c'est triste mais ça m'amuse...


Gambler me raconte des combats de mouettes. Plutôt : Gambler me raconte Gambler racontant des combats de mouettes. Jeune fille moderne en petite robe provocante, scandalisée. Je pense au pigeon coincé dans une poubelle verte.

si toutes les locomotives du monde se mettaient à siffler en même temps elles ne pourraient pas exprimer ma détresse


mais sinon tu fais quoi?

comme il allongeait le bras pour devancer le geste d'un garçon qui ouvrait une porte, Van effleura le passé, et le passé (qui jouait toujours avec son collier) le récompensa d'un regard oblique "à la Dolorés".

c'est plusieurs jours après que je trouve :  Nina la Bulgare bien sûr la vidéaste mariée Valentin barbare chauve à la tresse le même plissement des yeux pétillants rétrécissement de la bouche en un petit rire de souris... Nina est une belle femme elle est plus belle chaque fois que je la vois je lui dis rétrécissement de la bouche...


-roman de moi médiocre (notes)-

(rire) mais tu vois j'aurais jamais pensé que tu aimais les lettres... (accent chaud mexicain, alcool d'haleine)
au milieu de tous ces... comment dire...
(le personnage de roman, Piel Divina, mort, mais les plus belles pages d'amour sont pour lui, les plus belles, les seules...)


¿Cómo es el paraíso?
–Como Venecia, espero, un lugar lleno de italianas e italianos. Un sitio que se usa y se desgasta y que sabe que nada perdura, ni el paraíso, y que eso al fin y al cabo no importa.


MOI? qui passe mon temps à prétendre que je n'ai pas peur-)


Sur son visage que je n'avais pas revu depuis des années se pose le souvenir très net de son visage d'éphèbe après l'amour : C devait sacrément bien baiser pour graver telle béatitude dans ses traits.
(Hébété, yeux perdus, gueule dévastée de jouissance inattendue, impensable.)


Je lis j'écris je me vole une vie (sauvage)

J'ai mal aux pectoraux biceps triceps trapèzes. Le corps redevient combat.

Nabokov était synesthète (dirait-il pas lui-même esthète du péché?)

Je n'aime pas assez. Je ne baise pas assez.

j'aime le lit car c'est le seul endroit où comme le chat je puis faire le mort en respirant tout en étant vivant...

Les lettres... Non... c'est seulement toutes mes vies et tous les mondes qui m'entourent... Je me paie de lettres (héhéhé)

mais

"je réalise que je suis à la fois timide et obscène"!

2666. Je descends de la gare vers la ville m'assois sur les marches de l'escalier extérieur à côté des clochards sors une cigarette la fume ouvre le sac plastique et


Rédigé par Métie Navajo

Publié dans #journal parisien

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article