Top articles
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la prise de l'odéon (I)
J'ai déjà entendu cette histoire, de lui, et d'autres, plusieurs fois, dans des tons et des versions différents. Mais jamais si détaillée et passionnante qu'aujourd'hui, au petit restau thaï de la rue du Montparnasse où je n'emmène que les êtres chers....
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sourire cerné de bleu (passage argentin)
Retour du sourire argentin un dimanche de bois. Cœur au sourire tout chaud. Sa beauté arrivant en haut des escaliers sous le sac à dos me surprend : les traits tirés, le grain de beauté, les cernes bleus. Il me raconte le chemin que je faisais marchant...
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pensées errantes vers l'Indien
Il me manque. Je continue à traverser les rues à tous endroits, rouge ou vert, trottinant nonchalante aux klaxons. Mais je pense à lui, tout à coup privé de ses jambes. Une aberration : l'Indien marcheur des villes et faubourgs, autoroutes et sentiers...
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la prise de l'an
Ils hésitaient entre prendre la rue des Teinturiers ou le Palais des Papes. Ils tombèrent finalement d'accord sur l'autoroute A7 parce que c'était elle qui contribuait de manière visuelle et fortement sonore à dévaster -avec la ligne de TGV, et, à moindre...
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morale éléméntaire
wagon sommeillé femme seule quai froid homme poète ville centre prison centrale jouet carré croissant parfait (de lune) escalade aérienne Seine miroitante regards avides il n'y a plus de minute à perdre le temps court après 35 syllabes volantes résonnant...
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avaler le soleil
Il accélère brutalement, la moto bondit, je resserre mon étreinte autour de sa taille, ça va? oui... Mais je ne te coupe pas la respiration? Quart de visage tourné pour m'entendre,coin d'oeil noisette, ses mots toujours dits dans un sourire, même au plus...
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le cycle du dieu avocat
La fille au tao de bâton du square idéal était connue de certains comme "celle qui fait des calins aux arbres", mais elle était encore plus célèbre, et ce dans le monde entier, pour un autre trait particulier : elle mangeait au petit déjeuner des tartines...
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Poésie de nuit, élégante, sonore
Soleil de jour d'automne, liberté du soir : je suis d'humeur fête. La vraie j'entends: argentine, mexicaine, étrangère, peu nombreuse, celle qui se niche dans les plis de la capitale confite et fait palpiter la vie. Je vais tranquillement la cueillir...
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Que là où règne la passivité, je mette l'Ardeur à la lutte
L'été m'est fidèle et sans m'étouffer me déroule son tapis de délices. Je marche ou roule de nuit enchantée et m'extasie de découvrir encore une fois la lune, plus belle encore que la précédente, coiffant de sa pâle auréole une pyramide cotonneuse de...
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un pas
Mon prochain départ m'a étrangement apaisée. Comme si la proximité imminente du son de l'odeur de la couleur des guerres qui règnent ici toutes délavées m'aidait à quitter l'inquiétude permanente de vivre à côté des choses, l'inquiétude permanente de...
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politique internationale argentine (les filles de la fête)
- La dernière fois que je t'ai vue tu étais vendeuse dans une boutique, et tu détestais ce travail... - Oui maintenant je suis serveuse dans un bistrot italien au quartier saint-germain, c'est mieux n'est-ce pas? Quelle promotion...! Elle éclate de son...
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prière au démon
Une dizaine de jours à se droguer. La pluie d'automne mouille Paris et ses banlieues, il fait froid déjà à s'enrhumer (elle s'enrhume), le train défile dans les paysages vert mouillé vers les lieux du travail où, à force d'activités zélées, on laisse...
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terres habitées
Au sommet d'un mont de Crète, dans un village abandonné depuis une vingtaine d'années où nous échaffaudons gaiment les habitations de l'avenir, surgit un bouc dont les fortes cornes enroulées sur elles-memes rebiquent vers nous. Du haut de sa petite butte...
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Les sanglots longs
L'amour aiguisé termine la nuit et déchire le jour gris. Longtemps que je n'avais pas été aussi triste, d'une tristesse mexicaine... -Comme si j'avais tranché dans le vif du réel et touché le profond, là où naissent les agonies invisibles.- Après tant...
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péril de l'hiver
(Un peu de discipline : entre les instants qui glissent, attraper le temps des mots...) Je ne dors pas et traverse le froid à bicyclette, un supplice de doigts gelés qui devient miracle quand, pédalant, un pâle rayon m'effleure le bout du nez, je lève...
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pizza flamenco
Scène : guitares voix et pas flamencos concentrés dans un minuscule local de pizzas à emporter, ni italiennes ni turques, plutôt maghrébines avec boissons à volonté, circulation de tiramisus aux framboises et autres denrées qui chatouillent les dieux....
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la violence potentielle de la non-violence
Un jour à quelques kilomètres du lieu potentiel d'un possible rassemblement interdit la police déployée sur un très large périmètre commence tôt le matin à arrêter les potentiels manifestants quand ils sortent de leurs lieux, potentiellement armés, pour...
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jour des morts et soir de tous les saints
C'est le jour de tous les saints et le soir des morts. Je prends le métro après avoir mangé une sopa de frijoles accompagnée de calaveras, suivi d'un pastel de Choclo arrosé de musique chilienne. Il y a dans le wagon quelques personnes aux visages peints,...
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continuité des femmes
Elle ouvrit les yeux, il était trop tôt pour saluer l'arbre son gardien et son square, elle ne prit pas le bâton mais s'en fut trottiner dans les ruelles décoiffées par le vent de nuit, longtemps qu'elle ne s'était pas jetée dans la ville si tôt, longtemps...
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le contenu
Cher contenu publicitaire, je découvre aujourd'hui seulement à l'entrée de mon blog ce message approximatif: "Suite à une inactivité prolongée (plus de quarante cinq jours) des contenus publicitaires peuvent être affichés sur votre blog. La moindre action...
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La guerre approche
Au café portugais du château il y a deux frères, l'un est aussi bourru que l'autre est séduisant. On tombe irrésistiblement sous le charme du second. J'ai souvent parlé des yeux mélancoliques et de la poésie de comptoir de César. Ce matin, à l'heure de...
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pourquoi je suis restée en Grèce (I) le train des adolescentes
A la Michamanouch' qui parlait moins bien l'inglish que le ruskov I/ J’ai vu les trains silencieux les trains noirs qui allaient aux Balkans et qui passaient en fantômes Il y a peut-être quatorze ans de cela; deux jeunes filles finissaient un tour d'europe...
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le coeur brûlant de 68 (La prise de l'Odéon, 3)
A Madeleine Les lecteurs s'impatientent, mais je ne veux pas presser le temps, il est si susceptible, juste le secouer gentiment pour en faire tomber quelques épisodes mûrs pendus à des branches basses, après tout, 68 ce n'est pas si loin, des voix, des...
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marseille, marseille, marseille...
Marseille. Inutile de m'appesantir sur mes traces, on le sait n'est-ce pas que je suis montée des vallées-jours vers les nuits et descendue de la colline nuit vers les jours, de la belle d'avril à la Dame de Garde, du petit bruit des eaux de Malmousque...
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D'un périssable lieu où attendre la mort - Tiéta d'Agreste
Et voilà, abandonnée sur les plages magnifiques du Mangue Seco d'Agreste au Brésil, à savourer le ressac amer des dernières pages. Chaque lecture d'un grand livre (long, passionnant, envahissant) fait cohabiter avec ses êtres et transforme le monde sous...